Le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, a annoncé à la mi-juin, un élément central de la plateforme libérale lors des prochaines élections fédérales, soit la taxe sur le carbone. La réaction de Stephen Harper ne s'est pas fait attendre. Le premier ministre du Canada a déclaré que "les Canadiens allaient se faire four..."(sic). Au-delà des commentaires complètement grossiers de la part du premier ministre, il est intéressant de se pencher sur cette mesure.
Qu'est-ce qu'une taxe sur le carbone? Essentiellement, c'est une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre. Sa mise en application comporte un avantage majeur : elle implique tous les utilisateurs, selon le principe du pollueur-payeur, du conducteur de VUS à la pétrolière de l'Alberta, en passant par la centrale au charbon de l'Ontario.
Je vous entends me dire que nous sommes déjà très taxés, que les prix de l'énergie, du pétrole et de la nourriture ne cessent de grimper et que, de toute façon, ce genre de mesure ne donne aucun résultat...
Précisons tout d'abord que la taxe proposée par M. Dion est à "revenu-neutre", ce qui veut dire que l'application de cette taxe n'augmentera pas notre fardeau fiscal. Cette taxe sera donc accompagnée d'une réduction du taux d'imposition, d'une nouvelle prestation fiscale universelle pour enfants (un montant de 350 $ par an par enfant s'ajoutera aux prestations déjà en vigueur), de crédits d'impôt additionnels et d'incitatifs pour les entreprises afin d'encourager l'innovation et l'investissement verts.
La taxe sur le carbone est déjà appliquée par exemple en Norvège, en Suède et bientôt en Colombie-Britannique. Au Québec, cette taxe est en vigueur depuis la fin 2007 et va permettre d'amasser des fonds de 200 M$, pour financer le transport en commun, des programmes d'efficacité énergétique pour les individus et les entreprises, ainsi que d'autres programmes pour réduire la pollution.
L'idée d'une taxe sur le carbone gagne d'ailleurs en popularité, et pas toujours là où on pourrait le penser... La prestigieuse revue américaine The Economist, une revue très près des milieux d'affaires, s'est prononcée en faveur d'une telle taxe et même le président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers ne s'y oppose plus. C'est tout dire!
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